Comme le montre ce reportage avec la société Electric Motion, le marché du véhicule électrique, quelle que soit sa catégorie, prend peu à peu son envol. En particulier dans certains pays comme la Norvège où près de 20 % des véhicules vendus sont électriques. Une mutation du parc automobile rendue possible essentiellement grâce à d'importantes incitations financières et une volonté politique forte pour réduire la pollution atmosphérique, en particulier dans les centres urbains.
Néanmoins, comme le rappelle une récente étude d'impact sur l'ensemble du cycle de vie des véhicules électriques, menée par la fondation Nicolas Hulot (FNH) et European Climate Foundation, la fabrication des batteries n'est pas si « propre » : « extractions minières, pollutions chimiques des sols, de l'eau, conditions d'exploitations difficiles… »
Réutiliser les batteries ?
Ainsi, selon l'étude, pour que cette nouvelle industrie engendre un gain environnemental significatif, l'usage des batteries doit être optimale. Comment ? En partageant, par exemple,les véhicules, explique Marie Chéron, responsable mobilité chez FNH : « Ils sont garés 95 % du temps, la capacité de la batterie à stocker et déstocker de l'énergie pendant dix ans (le temps d'exploitation d'une batterie) est largement sous-exploitée. Un véhicule électrique est beaucoup plus disposé à faire plus de kilomètres sur une même durée de vie sans la rendre moins performante. On pourrait multiplier le kilométrage par trois ou quatre… »
Pour des raisons techniques, une batterie est considérée hors d'usage lorsqu'elle perd 20 à 30 % de ses performances ! Il reste donc 80 à 70 % à exploiter… Une des solutions est de les utiliser pour rendre les bâtiments plus indépendants du réseau électrique en les associant, par exemple, à des énergies renouvelables : voir le reportage vidéo sur le Challenger, le siège de Bouygues Construction. Après six années d'expérimentation, le système fonctionne sans « aucun problème technique. Ces batteries sont beaucoup moins sollicitées que dans un véhicule électrique. Lorsque vous accélérez ou freinez, la batterie souffre. Dans un bâtiment, elle va bien moins souffrir. Elle va subir un ou deux cycles de charge et de décharge par jour », précise Jean-Bernard Sers, directeur développement du système chez Bouygues énergie et services. Ainsi, les batteries vont pouvoir avoir une seconde vie d'environ cinq ans. Et preuve que cette technologie a un avenir certain, « la commercialisation industrielle va commencer cette année. »